Dans les couloirs tranquilles du centre historique des archives de Lorient, Jean Guilbert ne s’attendait pas à relancer une énigme vieille de 80 ans. Ce passionné d’histoire locale a mis la main sur plusieurs documents d’époque qui laissent penser qu’un trésor financier aurait été dissimulé dans la ville en 1944.
Tout part d’un inventaire allemand tamponné « Kommandantur Lorient / Dienststelle Schiffsversorgung », daté d’août 1944, qui mentionne explicitement une « réserve de valeurs ». Ce terme désignait, à l’époque, des dépôts de titres et bons d’État.
Un registre civil de la même période parle lui aussi de la garde de « titres et bons », tandis qu’un carnet personnel, attribué à l’officier allemand Karl-Heinz Fromm, contient une note manuscrite intrigante :
« Bien protégé sous mur de soutènement, Faouëdic. »
Ce détail a conduit Jean Guilbert à concentrer ses recherches autour de l’avenue du Faouëdic, dans le centre-ville. En comparant les archives cadastrales, il a repéré un plan de 1943 où une croix marque une parcelle correspondant à un ancien dépôt municipal. Les annotations techniques , notamment la mention « Hohlraum 1m³ » , suggèrent qu’une cavité avait été prévue dans les fondations.
D’autres lettres, émises après les bombardements de 1943, évoquent des « transferts de valeurs vers des emplacements incombustibles », renforçant la thèse d’une dissimulation volontaire.
Pour Jean Guilbert, le trésor du Faouëdic, ce n’est pas de la spéculation :
« Ce que j’ai trouvé, ce sont des documents précis. Ils décrivent une opération logistique et la désignent avec des termes comptables et techniques. »
Des historiens locaux, après examen, confirment la cohérence des sources. L’un d’eux estime que si ces bons avaient été conservés, leur valeur actuelle pourrait atteindre plusieurs millions d’euros, même partiellement dévaluée.
Les recherches se poursuivent avec méthode : comparaison des plans, datation des encres, inspection du sous-sol par outils non invasifs.
La municipalité, sollicitée, se montre prudente et n’envisage pour l’instant aucune excavation.
Au-delà du mystère, cette affaire met en lumière un aspect méconnu de l’histoire lorientaise : la manière dont les biens de valeur étaient protégés et dissimulés pendant la guerre.
Un trésor peut-être endormi, qui suscite des rêves de par sa valeur estimée à plusieurs millions d’euros.
